l’unité spéciale de la Gendarmerie nationale

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Gendarmerie nationale: une matinée avec l’Unité spéciale d’intervention

13/05/2015
01:06

 

Créée en fin 2013, l’Unité spéciale d’intervention de la gendarmerie nationale est spécialisée dans la lutte contre le grand banditisme et le terrorisme. Le mardi 12 mai 2015, les hommes de médias ont été conviés à l’un de ses exercices hebdomadaires d’intervention, d’investigation et de self-défense.
La lutte contre le grand banditisme et le terrorisme nécessite des forces de défense et de sécurité bien formés. Et, l’Unité spéciale d’intervention de la Gendarmerie nationale (USIGN) l’a prouvé aux journalistes. Dans la matinée du 12 mai 2015, il est 9h25 mn, quand nous embarquons, sous bonne escorte, pour une démonstration d’intervention, d’investigation et de self-défense. Direction : le champ de tir de Loumbila, situé à quelques encablures de Ouagadougou, la capitale. Là, ce sont 14 éléments encagoulés, gantés et munis de pistolets automatiques, que nous apercevons, sous ce soleil de plomb. Ce sont des tireurs d’élite. Impossible de révéler leur identité, nous dit le commandant de l’USIGN, Evrard Somda. Mesure sécuritaire oblige. Ils sont à 10 mètres de leur cible. C’est à un exercice de précision à balle réelle, que nous allons assister. Cinq d’entre eux prennent position. Le regard fixé sur leur objectif (bouteille remplie d’eau placée sur un morceau de bois carré avec en fond une forme humaine), les jambes légèrement écartées, ils sont prêts. Le commandant Evrad Somda crie : feu ! Les cinq cibles sont atteintes. C’est l’étonnement au sein des journalistes. « Ils sont très forts », lancent certains. Pour d’autres, ce sont de vrais snipers. Test réussi pour les cinq tireurs. Place au 2e exercice de tir simultané. Illico presto, cinq autres se couchent à même le sol. Cette fois, les cibles, matérialisées par cinq ballons sont distantes de 100 m des tireurs. Feu ! Les « ennemis » sont neutralisés à l’aide de kalachnikov. « Les tirs sont effectués en même temps. Mais, il peut arriver que quelqu’un (la cible) bouge la tête. Ce qui peut provoquer des ratés. Dans ce cas, à la seconde qui suit, il retire et touche sa cible », explique-t-il l’air confiant.  Au champ de tir de Loumbila, les journalistes assistent aussi, « à l’attaque d’une patrouille  de la gendarmerie en zone dangereuse et prise à partie par un ennemi dont la capacité dépasse celle de la patrouille». Arme dirigée vers le bas, moteur du véhicule en marche, les éléments avancent vers l’ennemi. Les échanges de tirs s’engagent. En colonne, ils s’alignent les uns derrière les autres après chaque coup de feu pour offrir un petit champ à l’ennemi. Ils réussissent à s’articuler, à fixer et à le neutraliser. Fini, pour Loumbila. Autre lieu, d’autres exercices. Au camp Paspanga, c’est une bande de braqueurs qui a été neutralisée par les éléments du commandant Somda. Des exercices d’interpellation et de neutralisation des malfrats, de braquage de bus, de montée de corde, de combat de boxe, tout a été démontré aux reporters. « Nous faisons une combinaison de toutes les techniques des arts martiaux pour faire la self-défense afin de permettre à un gendarme aux mains nues de faire face à un ou plusieurs agresseurs», explique son adjoint, François Zoungrana.
Des résultats satisfaisants…
C’est pourquoi, soutient-il, que ces exercices nécessitent beaucoup de musculation et d’endurance. Face à la hausse de la criminalité et de toutes formes de délits, la Gendarmerie nationale est à pied-d’œuvre pour y remédier. C’est dans cette optique que la centaine d’hommes de l’USIGN se spécialise dans l’investigation des locaux, les libérations d’otages, les tirs de précision et d’intervention avec bouclier balistique, la maîtrise sans arme de l’adversaire, les techniques commando. Et ce, pour lutter contre le terrorisme, gérer les révoltes dans les milieux pénitentiaires (militaire et civil), collecter les renseignements, suivre et interpeller les individus particulièrement dangereux. « La mission de l’unité,  c’est essentiellement la lutte contre le terrorisme, le grand banditisme, l’interpellation d’individus particulièrement dangereux, et l’intervention pour faire cesser les mutineries et de  faire respecter la loi », indique le commandant de l’USIGN. Malgré les difficultés d’ordre matériel, poursuit-il, la volonté affichée des éléments et la motivation du commandement depuis la mise en place de l’unité, leur donnent espoir pour des lendemains meilleurs. A en croire le chargé de communication et des relations publiques de la Gendarmerie nationale, le capitaine Hervé Yé, l’unité fait déjà ses preuves sur le terrain. Il confie qu’elle s’est particulièrement illustrée lors de l’insurrection populaire d’octobre 2014, en assurant avec « brio » l’exfiltration des employés d’hôtels, fonctionnaires parlementaires, députés et journalistes présents à l’hémicycle et à Azalaï hôtel indépendance au moment de l’incendie, évitant ainsi des pertes en vies humaines. Aussi, son intervention sur le site de la Maison d’arrêt et de correction de Ouagadougou (MACO), siège d’une mutinerie, a aussi permis de remettre en cellule plus de 800 détenus. Ses opérations de lutte contre le grand banditisme se perçoivent aussi à Ouagadougou, Koudougou, Réo, Dédougou, Pama, Kompienga, Fada N’Gourma, Koualou, etc. Consciente de la menace terroriste, insiste le capitaine Yé, elle sécurise les axes routiers à travers des contrôles sur les RN2, 3, 4, 22…  « En 2014, c’est plus de 4,5 millions de Km  qui ont été parcourus dans le cadre de la sécurisation de nos villes et campagnes et d’interventions. Avec 170 brigades réparties sur le territoire national, la gendarmerie traite en moyenne 1000 plaintes par jour. Ces efforts ne relâcheront pas, tant que les populations se sentiront en danger », révèle le capitaine Yé Hervé.
Abdel Aziz NABALOUM
Irène NOMBRE
(Stagiaire)
emirathe@yahoo.fr

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